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Depuis l’entrée en vigueur de la loi Climat & Résilience et du décret n°2022‑663, le Plan Pluriannuel de Travaux (PPT) s’impose progressivement comme un passage obligé pour toutes les copropriétés de plus de 15 ans. Cette mesure vise à anticiper les travaux nécessaires à la préservation, à la sécurité et à la performance énergétique des immeubles collectifs. Sur le papier, l’intention est claire : mieux planifier pour éviter les urgences et valoriser le patrimoine bâti.
Mais dans les faits, faire voter un PPT en assemblée générale (AG) sans blocage relève souvent du parcours du combattant. Nombre de conseils syndicaux ou de syndics font face à l’incompréhension des copropriétaires, à des craintes liées aux coûts, à la méfiance envers le syndic ou à un manque d’implication lors des assemblées. Résultat : projets reportés, tensions accrues, et parfois perte d’éligibilité aux aides financières.
Et pourtant, voter un PPT, c’est bien plus qu’une obligation réglementaire. C’est une opportunité pour fédérer, clarifier l’avenir de l’immeuble et mobiliser des financements qui pourraient ne plus être disponibles demain. À condition, bien sûr, d’adopter une stratégie claire, pédagogique et collective.
Dans cet article, nous vous donnons les clés pour faire voter sereinement un Plan Pluriannuel de Travaux : comprendre les règles de majorité, anticiper les objections, outiller les copropriétaires et s’entourer des bons experts. Vous trouverez également des modèles concrets de résolutions et de supports à utiliser pour éviter les blocages.
🔗 Retrouvez notre guide du diagnostic en copropriété pour bien comprendre les fondations techniques d’un PPT et anticiper vos futures obligations.
PPT et AG : comment fonctionne le processus légal ?
Voter un Plan Pluriannuel de Travaux (PPT) en assemblée générale ne s’improvise pas. Il existe un cadre juridique strict, des règles de majorité spécifiques, et un formalisme à respecter scrupuleusement pour que la décision soit valable. La réussite du vote repose donc autant sur la stratégie de communication que sur le respect des étapes légales. Voici ce qu’il faut savoir pour éviter les erreurs et sécuriser le processus.
Quelle est la procédure officielle pour présenter un PPT en AG ?
La première étape, incontournable, consiste à inscrire le vote du PPT à l’ordre du jour de l’assemblée générale. Cette démarche est de la responsabilité du syndic, mais elle peut être demandée par le conseil syndical ou même par un ou plusieurs copropriétaires représentant au moins 25 % des voix.
L’ordre du jour doit mentionner clairement l’intitulé de la résolution, par exemple :
« Approbation du Plan Pluriannuel de Travaux établi par [nom du prestataire], selon le rapport remis le [date] »
Le syndic doit envoyer la convocation au moins 21 jours avant la date de l’AG, accompagnée des documents justificatifs suivants :
- Le rapport complet du PPT, ou a minima une synthèse claire et chiffrée des travaux à prévoir ;
- Le compte-rendu de l’audit énergétique ou du DTG, si utilisé comme base ;
- Le plan de financement prévisionnel, indiquant les aides envisageables, le recours (ou non) au fonds travaux, et les scénarios de répartition.
💡 Un dossier complet renforce considérablement les chances d’un vote favorable, car il permet aux copropriétaires de se faire une opinion en amont, plutôt que de découvrir le projet le jour de l’AG.
Majorités applicables selon les types de décisions
Les votes relatifs au PPT obéissent à différentes règles de majorité, en fonction de la nature des décisions soumises à l’AG :
- Présentation du PPT : la simple présentation du plan (sans engagement de travaux) ne nécessite aucun vote. Il peut être inscrit pour information.
- Approbation du PPT : l’inscription formelle du PPT au registre de la copropriété peut être votée à la majorité simple de l’article 24 (majorité des voix exprimées des copropriétaires présents ou représentés).
- Vote des travaux issus du PPT : lorsqu’il s’agit de voter la réalisation de travaux inscrits dans le PPT (ex. : réfection de toiture, ITE, changement de chaudière), les règles changent :
- Travaux d’amélioration → majorité absolue (article 25)
- Travaux urgents ou obligatoires (sécurité, salubrité) → majorité simple (article 24)
- Travaux très lourds, affectant la structure ou la destination de l’immeuble → double majorité (article 26)
💡 Si une résolution échoue à la majorité absolue mais a obtenu au moins un tiers des voix de tous les copropriétaires, elle peut être représentée immédiatement au vote à la majorité simple (article 25-1). Ce levier est essentiel pour désamorcer les blocages.
Que dit la loi en cas de refus de vote ou d’inaction ?
Le vote du PPT, lorsqu’il est obligatoire, ne peut pas être ignoré indéfiniment. Si la copropriété refuse de voter le plan sans justification, ou si le syndic ne l’inscrit pas à l’ordre du jour malgré l’échéance réglementaire, il s’expose à plusieurs risques :
- Mise en demeure du syndic par un ou plusieurs copropriétaires, avec saisie possible du conseil syndical ou du juge ;
- Engagement de la responsabilité du syndic pour manquement à son devoir de gestion ;
- Intervention des pouvoirs publics : dans le cas des copropriétés en difficulté, la préfecture peut imposer un plan de sauvegarde, incluant l’élaboration d’un PPT.
Pour éviter ces situations, il est dans l’intérêt du syndic et du conseil syndical d’anticiper les échéances, d’impliquer les copropriétaires et de présenter le plan dans les règles de l’art.
Voyons maintenant pourquoi certains votes échouent en AG, quels sont les freins les plus fréquents chez les copropriétaires, et comment les anticiper avec pédagogie et stratégie.

Anticiper les objections : pourquoi certains copropriétaires bloquent ?
Même lorsque le Plan Pluriannuel de Travaux est bien préparé et conforme à la réglementation, son adoption en assemblée générale peut être compromise par des résistances internes. Ces blocages ne sont pas forcément irrationnels : ils traduisent des inquiétudes financières, un manque d’information, ou une mauvaise communication. Identifier ces freins en amont est indispensable pour structurer une stratégie de vote gagnante.
Les freins psychologiques et sociaux au vote
Dans toute copropriété, la décision de voter un programme de travaux engageant sur 10 ans provoque des réactions émotionnelles et économiques. Parmi les plus fréquentes :
- La peur du coût : beaucoup de copropriétaires redoutent une hausse brutale des charges ou des appels de fonds imprévus. Cette crainte est renforcée en période d’inflation ou lorsque les aides financières sont mal connues.
- La méfiance vis-à-vis du syndic ou du prestataire : si la communication est opaque, ou si les copropriétaires ont le sentiment d’une décision imposée, le rejet peut devenir un réflexe de protection, indépendamment de la pertinence des travaux.
- L’incompréhension technique : un rapport trop complexe ou mal présenté suscite des doutes. Quand le PPT est perçu comme un document « technocratique » incompréhensible, la réaction est souvent une abstention ou un vote contre.
- Le sentiment d’un intérêt personnel limité : les propriétaires-bailleurs ou les copropriétaires non résidents peuvent avoir du mal à percevoir l’intérêt direct du plan, notamment pour les travaux qui n’ont pas d’impact immédiat sur leur lot.
💡 Ces freins ne doivent pas être négligés. Ils sont naturels et méritent une réponse pédagogique, pas une opposition frontale.
Les erreurs classiques à éviter
De nombreux blocages en AG sont liés à des erreurs évitables dans la préparation ou la présentation du PPT. Voici les plus courantes :
- Présenter le PPT comme une obligation administrative : cela crée une distance et déresponsabilise les copropriétaires, au lieu de les fédérer autour d’un projet commun.
- Imposer le document sans phase d’explication : certains syndics se contentent de joindre le PPT à la convocation sans le contextualiser, ni organiser de réunion préalable. Résultat : incompréhension et rejet.
- Utiliser un vocabulaire trop technique : les termes comme « bilan thermique », « régulation différenciée », « flux de charges amortissables », s’ils ne sont pas expliqués, peuvent faire fuir les copropriétaires.
- Ne pas parler des aides financières et des retours sur investissement : trop souvent, le coût brut des travaux est mis en avant, sans expliquer les économies d’énergie, les subventions, ni les valorisations immobilières potentielles.
👉 Pour éviter ces blocages, il est essentiel de bâtir une stratégie de vote structurée, mêlant pédagogie, transparence, supports visuels, et anticipation des questions. C’est ce que nous aborderons maintenant : comment construire une stratégie de vote efficace et mobiliser les copropriétaires autour d’un projet compris et accepté.

Construire une stratégie de vote efficace
Obtenir un vote favorable en assemblée générale pour le Plan Pluriannuel de Travaux ne se joue pas uniquement le jour J. Cela se prépare en amont, avec une stratégie de communication claire, une implication progressive des copropriétaires, et des supports adaptés à tous les profils. L’objectif est de créer une dynamique de confiance qui transforme une contrainte réglementaire en véritable projet collectif.
Impliquer le conseil syndical dès le départ
Le conseil syndical est le relais naturel entre le syndic, le prestataire et les copropriétaires. Il est donc essentiel de l’intégrer très tôt dans la démarche de conception du PPT.
- Organisez une réunion préparatoire avec le diagnostiqueur ou l’AMO (Assistant à Maîtrise d’Ouvrage) pour comprendre les grandes lignes du plan, les urgences identifiées et les marges de manœuvre.
- Sollicitez le conseil syndical pour prioriser les travaux, poser les premières questions, et tester la recevabilité des propositions.
- Invitez-le à participer à la visite technique, voire à la rédaction de la synthèse qui sera diffusée aux copropriétaires. Un conseil syndical impliqué devient un levier de persuasion très puissant.
💡 Le cabinet Sikoutris, expert en accompagnement de copropriétés, propose systématiquement une phase de concertation avec le conseil syndical, avant même la présentation du plan.
Préparer des supports pédagogiques clairs
Le PPT doit être lisible pour tous. Pour convaincre, il est essentiel de traduire les données techniques en informations concrètes, compréhensibles par des non-spécialistes.
Voici les supports à privilégier :
- Une fiche synthétique par poste de travaux, expliquant en quelques lignes : le problème identifié, les travaux proposés, le coût estimé, le calendrier, et les impacts concrets (sécurité, confort, économies).
- Des graphiques simples et visuels montrant les avant/après : évolution des charges, amélioration de l’étiquette énergétique, réduction des déperditions thermiques, etc.
- Un tableau des aides mobilisables avec les montants potentiels, les conditions d’éligibilité, et les démarches prévues. Cela permet aux copropriétaires de mesurer l’effort réel à consentir.
💡 Une infographie comparative « sans travaux / avec travaux » est souvent plus efficace qu’un tableau Excel. Le cabinet Sikoutris fournit ce type de document dans toutes ses missions.
Organiser des réunions préalables à l’AG
Une assemblée générale n’est pas le moment idéal pour découvrir un projet de travaux. Le débat y est souvent tendu, chronométré, et les décisions doivent être votées immédiatement. Pour éviter le vote sous pression, la pédagogie doit commencer avant.
- Proposez une réunion d’information spécifique, une semaine ou deux avant l’AG, pour présenter le PPT en petit comité (physique ou visio).
- Encouragez les copropriétaires à poser leurs questions à l’avance, par mail ou via un formulaire dédié.
- Préparez une FAQ ciblée et diffusez-la avec la convocation pour désamorcer les objections classiques (coût, aides, utilité des travaux…).
Ces échanges permettent d’instaurer un climat de confiance, de lever les inquiétudes, et de transformer une assemblée de défiance en AG de validation.
Voyons maintenant pourquoi le syndic a un rôle clé dans le succès du vote, et comment il peut adapter son discours pour mobiliser tous les profils de copropriétaires, qu’ils soient occupants, bailleurs ou investisseurs.
Le rôle clé du syndic pour éviter le blocage
Dans le processus de vote du Plan Pluriannuel de Travaux, le syndic de copropriété joue un rôle central. Bien plus qu’un simple exécutant administratif, il est souvent perçu comme le chef d’orchestre du projet. Son attitude, sa pédagogie et sa capacité à adapter son discours influencent directement la réussite (ou l’échec) du vote en assemblée générale.
Adapter le discours aux profils des copropriétaires
Chaque copropriété est un microcosme, composé de profils variés qui n’ont pas tous les mêmes attentes, ni les mêmes contraintes. Un bon syndic sait adapter son langage et ses arguments selon les publics concernés :
- Les copropriétaires occupants seront sensibles à l’amélioration du confort, à la sécurité des lieux et aux économies d’énergie générées par les travaux (factures de chauffage, humidité, nuisances sonores…).
- Les bailleurs/investisseurs réagiront davantage à la valorisation du bien à la revente, à la mise en conformité énergétique obligatoire pour la location, et aux aides financières cumulables, comme MaPrimeRénov’ Copropriété et les CEE.
- Les retraités ou propriétaires à revenus modestes exprimeront souvent une inquiétude sur le montant réel à payer. Il est important de leur expliquer les solutions de financement disponibles (fonds travaux, étalement, aides), tout en rassurant sur la temporalité : les travaux ne seront pas tous immédiats.
- Les jeunes copropriétaires ou primo-accédants seront sensibles à la transparence, aux données chiffrées simples et aux visuels clairs. Misez sur une présentation moderne et fluide.
💡 Le syndic doit jouer un rôle de médiateur entre les impératifs techniques du bâtiment et les réalités sociales de ses habitants.
Présenter un calendrier et un plan de financement clairs
L’un des meilleurs moyens de désamorcer les inquiétudes reste la lisibilité du projet. Les copropriétaires ne refusent pas les travaux en soi, ils redoutent l’inconnu.
Le syndic, accompagné si besoin d’un AMO ou du cabinet Sikoutris, doit fournir :
- Un calendrier de réalisation des travaux sur 10 ans, phase par phase (ex. : toiture en 2026, chaudière en 2028, ravalement en 2030…).
- Un budget prévisionnel annuel, avec le coût TTC de chaque étape et la part potentielle d’aides publiques.
- Une projection personnalisée de l’effort par copropriétaire, selon les tantièmes. Cela aide chacun à se projeter.
- Des scénarios “avec” et “sans” aides financières, pour démontrer l’intérêt d’un vote rapide (certaines aides pouvant être limitées dans le temps).
Plus les données sont claires et concrètes, plus l’adhésion est facilitée.
Travailler main dans la main avec un cabinet expert
La réussite d’un vote dépend aussi du professionnalisme des partenaires techniques. En s’appuyant sur un cabinet reconnu comme Sikoutris, le syndic gagne en crédibilité, en pédagogie et en appui logistique.
Le cabinet Sikoutris accompagne les syndics tout au long du processus :
- Préparation du rapport PPT clair et illustré, avec phasage et estimations ;
- Fourniture de supports pédagogiques à joindre à la convocation ;
- Présentation en AG par un technicien ou AMO pour répondre aux questions ;
- Appui dans la constitution des dossiers de subventions (MaPrimeRénov’, CEE, aides locales).
En externalisant cette partie technique à un expert, le syndic peut se concentrer sur la coordination, la communication et la gestion des copropriétaires.
Et si ça bloque quand même ? Solutions légales et diplomatiques
Malgré une préparation sérieuse, des supports pédagogiques bien pensés et un conseil syndical mobilisé, il peut arriver que le vote du Plan Pluriannuel de Travaux (PPT) échoue ou soit repoussé. C’est une situation fréquente, mais pas une fatalité. Il existe plusieurs leviers juridiques, stratégiques et diplomatiques pour sortir de l’impasse et relancer la dynamique collective.
Les options juridiques en cas de refus
La loi encadre précisément la gestion des copropriétés. Si un PPT obligatoire n’est pas voté, ou si les travaux urgents sont systématiquement rejetés, plusieurs recours existent :
- Réinscription du vote à la prochaine AG : si le PPT est refusé une première fois, rien n’empêche de le présenter à nouveau lors d’une AG ultérieure. Le syndic ou le conseil syndical peut le remettre à l’ordre du jour, éventuellement dans une version ajustée (phasée, allégée, mieux expliquée).
- Utilisation de l’article 25-1 : si un vote de travaux est rejeté faute de majorité absolue (article 25), mais obtient au moins un tiers des voix de tous les copropriétaires, il peut être représenté immédiatement au cours de la même AG à la majorité simple (article 24).
- Saisine du juge ou du tribunal judiciaire : un ou plusieurs copropriétaires peuvent engager une action pour forcer l’inscription du PPT à l’ordre du jour, ou pour faire constater un manquement du syndic à ses obligations légales (notamment à partir de 2025, où le PPT devient obligatoire dans toutes les copropriétés de +15 ans).
💡 Le syndic a un devoir de gestion. Ne pas respecter l’échéance du PPT peut l’exposer à une mise en cause par les copropriétaires ou l’AG elle-même.
Les leviers de négociation internes
Avant de recourir à des mesures juridiques, il est souvent préférable d’opter pour une stratégie de compromis. Voici quelques approches efficaces :
- Phaser les travaux : si le coût global effraie, proposez un vote sur une première tranche uniquement (ex : études préparatoires, rénovation de toiture uniquement, etc.). Cela permet de lancer la dynamique sans tout voter d’un coup.
- Voter les diagnostics ou études seulement : certains copropriétaires acceptent plus facilement de financer une étude préalable ou un audit, quitte à voter les travaux ultérieurement. C’est aussi un moyen d’activer les aides plus sereinement.
- Conditionner les travaux aux aides obtenues : ajoutez à la résolution une clause suspensive : les travaux ne seront lancés que si une subvention de l’ANAH ou un certain montant de CEE est obtenu. Cela rassure les propriétaires sur le niveau d’engagement réel.
- Adapter les délais de réalisation : proposer un étalement sur 8 ou 10 ans réduit l’effort annuel à consentir. Cette visibilité rassure les copropriétaires et facilite le vote.
Valoriser le PPT comme outil patrimonial
Un dernier levier, souvent négligé, consiste à repositionner le PPT comme un acte de valorisation du patrimoine et non comme une charge.
- Les acheteurs sont de plus en plus sensibles à la qualité de gestion de la copropriété. Un immeuble doté d’un PPT voté et financé rassure les banques, les notaires, et valorise les lots.
- En cas de vente ou de mise en location, la présence d’un PPT structuré peut jouer en votre faveur face à des passoires thermiques ou à des copropriétés mal entretenues.
- Un immeuble bien géré et bien rénové consomme moins, se dégrade moins vite, et coûte moins cher à long terme. C’est un argument de poids pour convaincre les copropriétaires les plus sceptiques.
👉 Dans la section suivante, nous vous proposerons des modèles concrets de résolutions, de supports pédagogiques et de lettres d’information pour vous aider à transformer le vote du PPT en réussite collective.

Modèles et outils pour voter sans tension
Pour maximiser les chances d’un vote positif en assemblée générale, il ne suffit pas de bien argumenter : il faut aussi fournir les bons outils. Des modèles de résolutions bien formulées, des supports pédagogiques clairs et des lettres d’information rassurantes peuvent désamorcer les blocages avant même qu’ils n’apparaissent. Voici une boîte à outils concrète à utiliser avant et pendant l’AG.
Modèle de résolution à insérer dans la convocation
Titre : Approbation du Plan Pluriannuel de Travaux (PPT)
Texte proposé :
L’assemblée générale, après avoir pris connaissance du Plan Pluriannuel de Travaux établi conformément à l’article L.731-2 du Code de la construction et de l’habitation, décide d’approuver ce plan dans sa version transmise aux copropriétaires par le syndic dans la convocation du [date].
Le Plan Pluriannuel de Travaux présenté a été établi par le cabinet [Nom du prestataire], sur la base des constats techniques issus du DTG (ou autre diagnostic) réalisé le [date].
Le coût prévisionnel global est estimé à [montant TTC], dont [montant] susceptibles d’être couverts par des aides publiques. La planification proposée s’échelonne sur 10 ans.
Majorité requise : article 24 (majorité simple)
💡 Si des travaux sont également votés, prévoir une résolution séparée par tranche, avec les modalités de financement.
Trame de fiche pédagogique à distribuer aux copropriétaires
Distribuer une fiche résumée du PPT est souvent plus efficace que de faire circuler un rapport de 60 pages. Voici les éléments à intégrer dans un modèle A4 ou PDF :
- Objectifs du PPT : sécurité, entretien, économies, aides mobilisables
- Échéancier des travaux : par année ou par phase (ex. : 2025 → toiture / 2026 → chaufferie / 2027 → ravalement)
- Budget prévisionnel : global + aides estimées + reste à charge
- Impact par copropriétaire : estimation en €/an pour un lot moyen
- Arguments clés : valorisation du bien, confort, respect des obligations
💡 Utilisez des icônes, des couleurs, des encadrés pour rendre le tout lisible en 3 minutes. Le cabinet Sikoutris propose ce type de support clé en main, livré avec le rapport final.
Modèle de lettre d’information préalable à l’AG
Cette lettre ou e-mail peut être envoyée 7 à 10 jours avant l’AG, pour préparer les copropriétaires au vote et répondre aux premières inquiétudes.
Objet : Votre AG approche – Pourquoi le vote du Plan Pluriannuel de Travaux est essentiel
Madame, Monsieur,
Comme vous le savez, le Plan Pluriannuel de Travaux (PPT) est désormais une obligation légale pour notre copropriété, en vertu de la loi Climat & Résilience.
Ce plan, que nous vous proposerons de voter lors de la prochaine AG, a été établi par un cabinet spécialisé à partir des constats techniques de notre immeuble. Il vise à organiser les travaux nécessaires sur 10 ans, à anticiper les dépenses et à mobiliser les aides financières (jusqu’à 60 % du montant dans certains cas).
Vous trouverez dans la convocation un résumé du PPT, ainsi qu’une fiche explicative simplifiée. Nous restons à votre disposition pour toute question avant l’assemblée, par e-mail ou téléphone.
Bien cordialement,
[Nom du syndic ou du conseil syndical]
🛠 Ces outils contribuent à créer un climat de confiance, à éviter les blocages émotionnels en AG, et à favoriser un vote fondé sur la clarté et la compréhension partagée.
FAQ – Réponses aux questions fréquentes
1. Peut-on voter un PPT si le DTG n’a pas été réalisé ?
En théorie, oui. Mais dans la pratique, le Diagnostic Technique Global (DTG) est fortement recommandé car il fournit la base technique nécessaire pour établir un PPT crédible. Sans DTG ou audit, le PPT risque d’être jugé incomplet ou contestable.
2. Quelle majorité faut-il pour voter un PPT ?
L’approbation du PPT relève de la majorité simple (article 24). En revanche, les travaux prévus dans le PPT nécessitent un vote à la majorité absolue (article 25), ou parfois à la double majorité (article 26), selon leur nature.
3. Le syndic peut-il imposer le PPT ?
Non, le syndic ne peut pas imposer un PPT. En revanche, il a l’obligation légale de le faire établir et de le soumettre au vote dès lors que la copropriété est concernée (copropriétés de +15 ans à partir de 2025).
4. Et si les copropriétaires refusent tous les travaux ?
Le refus n’est pas illégal en soi, mais il peut constituer une faute collective en cas de désordre grave ou de mise en danger. Le syndic peut alors être tenu d’agir, voire d’en référer au juge.
5. Peut-on voter uniquement certaines phases du PPT ?
Oui, c’est même recommandé. Le PPT peut être découpé en phases indépendantes votées séparément : diagnostic, travaux urgents, puis travaux programmables à long terme.
6. Que faire si les copropriétaires ne viennent pas à l’AG ?
Le vote peut se tenir avec les présents ou représentés, mais une faible participation augmente le risque de rejet. D’où l’importance de communiquer en amont, de distribuer des procurations et de proposer des visios préparatoires.
7. Les travaux votés sont-ils obligatoires pour tous ?
Oui. Une fois les travaux votés en AG dans les règles, ils s’imposent à tous les copropriétaires, même à ceux qui ont voté contre ou étaient absents. Ils doivent participer financièrement selon leur quote-part.
8. Qui est responsable si le PPT n’est pas mis en place à temps ?
Le syndic est responsable de son inscription à l’ordre du jour. Le conseil syndical peut aussi être mis en cause s’il a ignoré l’échéance. Les copropriétaires peuvent engager des recours si cela entraîne un préjudice collectif.
Glossaire des termes techniques
- PPT : Plan Pluriannuel de Travaux (obligatoire dans les copropriétés de +15 ans dès 2025)
- DTG : Diagnostic Technique Global, base technique du PPT
- AG : Assemblée Générale de copropriété
- AMO : Assistant à Maîtrise d’Ouvrage, professionnel accompagnant la copropriété
- CEE : Certificats d’Économies d’Énergie, primes versées par les fournisseurs d’énergie
- RC Pro : Responsabilité Civile Professionnelle du prestataire
- Article 24, 25, 26 : articles de la loi du 10 juillet 1965 fixant les règles de majorité
- Fonds ALUR : fonds de travaux obligatoire depuis 2017 pour les copropriétés de +10 lots
📎 Sources officielles et références réglementaires
- Loi Climat et Résilience (2021)
👉 https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000043956924 - Décret n°2022-663 du 25 avril 2022 relatif au PPT
👉 https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000045652245 - Code de la construction et de l’habitation – Articles L.731-1 à L.731-5
👉 https://www.legifrance.gouv.fr - Loi du 10 juillet 1965 sur la copropriété
👉 https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000000311042 - Service-public.fr – Rénovation et gestion en copropriété
👉 https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/N31608 - ANAH – MaPrimeRénov’ Copropriété
👉 https://www.anah.gouv.fr/anatheque/depliant-maprimerenov-copropriete - ADEME – Rénovation énergétique en copropriété
👉 https://www.ademe.fr - France Rénov’ – Plateforme publique de rénovation
👉 https://france-renov.gouv.fr




